Château du Pirou

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Château du Pirou
Image illustrative de l’article Château du Pirou
Le château du Pirou au cœur du centre-ville de Thiers.
Nom local Hôtel du Charriol
Période ou style Médiéval
Type Résidence seigneuriale
Début construction XIVe siècle
Fin construction 1410
Propriétaire initial Louis II de Bourbon
Destination initiale Hôtel particulier
Propriétaire actuel Municipalité de Thiers
Destination actuelle
  • salle d'exposition
  • maison du tourisme
  • siège d'association
Protection Logo monument historique Classé MH (1907)[1]
Coordonnées 45° 51′ 15″ nord, 3° 32′ 52″ est
Pays Drapeau de la France France
Région historique Auvergne
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Puy-de-Dôme
Commune Thiers
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château du Pirou
Géolocalisation sur la carte : Puy-de-Dôme
(Voir situation sur carte : Puy-de-Dôme)
Château du Pirou
Site web ville-thiers.fr

Le château du Pirou (également appelé hôtel du Charriol) est un hôtel particulier seigneurial situé dans la commune de Thiers, dans le département du Puy-de-Dôme en région Auvergne-Rhône-Alpes.

L'édifice est construit en par Louis II de Bourbon, duc de Bourbon et comte de Forez, pour devenir une de ses résidences locales. Établi en plein cœur de la ville médiévale, il prend place dans le secteur de la deuxième enceinte des remparts de Thiers pour devenir un élément phare de la période médiévale de la ville. Dès le début des années , le bâtiment est acheté par la ville de Thiers puis entièrement rénové dans une optique de développement touristique et devient un lieu d'expositions culturelles accueillant au rez-de-chaussée le bureau d'informations touristiques de Thiers.

Souvent décrit comme étant une des plus belles demeures médiévales du centre ancien de Thiers, le château du Pirou est classé sur la liste des monuments historiques par arrêté du Ministre de l'Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes, Aristide Briand en .

Situation[modifier | modifier le code]

Le château du Pirou est situé sur la place du même nom au cœur du centre-ville de Thiers. Historiquement, il est construit à proximité directe avec le château fort du seigneur de Thiers, situé sur la place du Palais, aujourd'hui nommée place Saint-Genès[2]. Il est protégé par la deuxième enceinte des remparts de Thiers qui sera remplacée par d'autres murailles successivement. Bien qu'étant directement situé sur la place du Pirou, il est possible d'accéder à l'édifice via la rue du Bourg, la rue Lasteyras, la rue des Vieilles-écoles et la rue Grenette[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

Le château du Pirou est construit en  à la demande de Louis II de Bourbon[4], duc de Bourbon mais aussi comte de Forez, pour servir de résidence à ses châtelains de la ville. Des personnages célèbres s'y rendent comme George Sand lors de son passage à Thiers[5].

Hôtel particulier de la famille du Charriol[modifier | modifier le code]

Au XIIe siècle, la famille des Bouilles du Charriol s'installe sur les hauteurs de Thiers et créent le bourg de Saint-Rémy-sur-Durolle[6]. Lorsque les membres de cette dernière souhaitent s'installer dans la puissante cité coutelière, ils achètent le futur château du Pirou, alors nommé « Hôtel des ducs de Bourbon » et resteront propriétaire jusqu'à la fin des années lorsque la mairie de Thiers achète le bien[6].

Rénovations[modifier | modifier le code]

Au début des années , alors que les dépenses publiques concernant la culture augmentent considérablement, la municipalité de Thiers fait rénover le château du Pirou alors considéré comme étant en très mauvais état de conservation car abandonné depuis plusieurs années, sous l'impulsion de Maurice Adevah-Pœuf — député-maire, et Jean-Claude Potte —1er adjoint chargé de la culture[7]. Son intérêt culturel et historique permet à la bâtisse d'obtenir des subventions importantes de l'Etat[7].

Classement[modifier | modifier le code]

Souvent décrit comme étant une des plus belles demeures médiévales de la cité médiévale de Thiers, le château du Pirou est classé sur la liste des monuments historiques par arrêté du Ministre de l'Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes, Aristide Briand depuis [8]. Il est le troisième bien immobilier à obtenir ce titre sur la commune après l'église Saint-Genès ()[9] et l'abbaye du Moutier ()[10].

Il est par ailleurs situé dans le secteur sauvegardé de la commune de Thiers[11].

Utilisation actuelle[modifier | modifier le code]

La pedde du Coin des Hasards vue depuis le château du Pirou.

Le château du Pirou est en , partiellement ouvert au public[12]. Au rez-de-chaussée, le bureau d'informations touristiques de la Maison du Tourisme en Livradois-Forez occupe les lieux tandis qu'aux étages, la Donation Calamy qui présente aux visiteurs une riche collection d’art européen avec du mobilier allant de la période gothique au XVIIe siècle, des tableaux des Flandres du XVIIe siècle, des tapisseries ou encore des albâtres prend place[13]. Cette dernière est ouverte qu'à de rares occasions comme lors des journées européennes du patrimoine[14].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Son nom est une francisation de l'occitan « peiron » qui désigne un perron, une plateforme réalisée en pierre. En effet, le château porte le même nom que la place du même nom : « Pyron »[15]. Si l'écriture est transformée au fil des siècles pour devenir « Piron », puis « Piroux » et enfin « Pirou », il est encore possible de trouver des cartes datant du XVIIIe siècle avec l'écriture « Piron » mais également une ancienne plaque de rue toujours accrochée face au château en gardant la lettre de fin « place du Piroux » en . C'est donc véritablement au XXe siècle que le mot perd sa dernière lettre[3].

L'ancien nom officiel de l'édifice est « Hôtel du Charriol »[16]. Ce nom est issu de celui de la famille seigneuriale propriétaire de la bâtisse durant plusieurs siècles, celle des « du Charriol »[17].

Architecture[modifier | modifier le code]

Décoration intérieure[modifier | modifier le code]

Les déplacements verticaux se font par un escalier à vis d'époque allant des caves aux combles[11]. Aux étages, le bâtiment préserve son esprit médiéval avec tommettes, plafonds, cheminées remarquables et colombages apparents. Ce décor accueille la donation Calamy. Un don de la famille thiernoise du même nom en 2004 – 170 pièces environ – à la ville[14].

Décoration extérieure[modifier | modifier le code]

La demeure est l'édifice le plus emblématique de la ville. Il se distingue par l'aspect élancé que lui donne son pignon en encorbellement soutenu par deux piliers de bois et son toit complexe et harmonieux. Il est constitué de deux étages en pan de bois portée sur un rez-de-chaussée maçonné ouvert d'une boutique et du bureau d'informations touristiques de Thiers, avec une partie saillante à l'angle[18].

Souterrains et caves[modifier | modifier le code]

Sous le rez-de-chaussée, le château du Pirou détient des caves voûtées d'époque directement constituées par la roche[14]. Ces caves étaient historiquement reliées à des souterrains qui ont été bouchés, Thiers étant construite sur un réseau de galeries souterraines dont le Pirou est le parfait exemple[14].

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Ancien hôtel du Charriol, dit château ou maison du Piroux », notice no , sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. « Place Saint-Genès ou place du Palais - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur patrimoine.auvergnerhonealpes.fr (consulté le )
  3. a et b Henri Soanen et André Kristos, Thiers à la fin du Moyen-âge, Thiers,
  4. Pierre-François Aleil, Histoire des communes du Puy-de-Dôme : Arrondissement d'Ambert, Arrondissement de Thiers, Thiers, Horvath, , 424 p. (ISBN 2-7171-0451-8), p. 249
  5. George Sand, La Ville noire, Thiers, (lire en ligne).
  6. a et b La Montagne, « Les Bouille du Chariol tirent leurs racines de la montagne thiernoise », sur www.lamontagne.fr, (consulté le )
  7. a et b Maurice Adevah-Poeuf, Le Municipal Thiernois, Ville de Thiers,
  8. Aristide Briand, Arrêté ministériel du classement du Château du Pirou, Paris, , 2 p. (lire en ligne)
  9. « Eglise Saint-Genès », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
  10. « Abbaye du Moutier », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
  11. a et b PSMV de Thiers, Région Auvergne-Rhône-Alpes, 30 p. (lire en ligne)
  12. Centre France, « Patrimoine - L'église Saint-Jean de Thiers (Puy-de-Dôme), fermée au public depuis 1986, vers la résurrection », sur www.lamontagne.fr, (consulté le )
  13. « Patrimoine: Donation Calamy », sur thiers-tourisme.fr (consulté le )
  14. a b c et d Centre France, « Culture - Le château du Pirou, l'une des ouvertures exceptionnelles à Thiers organisées pour les Journées du patrimoine », sur www.lamontagne.fr, (consulté le )
  15. « Place Saint-Genès ou place du Palais - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur patrimoine.auvergnerhonealpes.fr (consulté le )
  16. Aristide Briand, Arrêté ministériel pour le classement de l'ancien Hôtel du Charriol au titre de Monument Historique, Paris, , 2 p. (lire en ligne)
  17. Centre France, « Les Bouille du Chariol tirent leurs racines de la montagne thiernoise », sur www.lamontagne.fr, (consulté le )
  18. Notice no PA00092433, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture, 22 septembre 2015, consulté le 28 janvier 2017